Les créations et recherches de Daniel Steegmann Mangrané oscillent entre art, biologie et anthropologie dans une approche interdisciplinaire. « Ce que j’aime dans le travail artistique, c’est qu’il peut reconfigurer votre relation à la réalité. L’important n’est pas ce qui se passe à l’intérieur de la galerie, mais ce qui se passe lorsque vous affrontez la réalité après avoir quitté l’exposition. L’art semble fonctionner dans un état d’ouverture. » (1) L’artiste crée des œuvres composées de matériaux organiques et y explore la migration des formes. Installé au Brésil pour se rapprocher de la forêt amazonienne, sa réflexion se situe entre l’observation des phénomènes naturels et une approche ethnologique-philosophique. (2) Dans ses créations, il ne fait pas de distinction entre soi et ce qui nous environne. « Nous devons surmonter le paradigme dans lequel nous vivons, avec sa division nette entre l’esprit et le corps, la culture et la nature. Le paradigme moderne est clairement épuisé : nous sommes tous confrontés à cette crise écologique, mais nous n’allons pas vaincre si nous ne voulons pas penser autrement, non ? » (3) Sa pratique évolue entre unité spirituelle et grande diversité formelle.
(1) Citations de l’artiste traduites de l’anglais: The Thinking Forest. Tendrils of Sylvan Though, conversation avec Eduardo Kohn, Dreaming Awake, Marres, mars 2018
(2) Cf. Eduardo Viveiros De Castro, « Perspectivisme et multinaturalisme en Amérique indigène », Journal des anthropologues, 2014
(3) Citations de l’artiste traduites de l’anglais: The Thinking Forest. Tendrils of Sylvan Though, conversation avec Eduardo Kohn, Dreaming Awake, Marres, mars 2018
