25ème Biennale d'Art Contemporain de Sélestat © Ville de Sélestat
Hors les murs

Sélest’Art

Rêvoirs
Sélestat
25.09–05.11.2023

Sélest’Art : la 25ème Biennale d’Art Contemporain de Sélestat

Du 25 septembre au 5 novembre 2023

Retrouvez le plan du parcours sur Sélestat.fr

« Aujourd’hui, quels rêves les artistes nous transmettent-ils ? Dans un monde cahoté, quels sont les récits qui nous font rêver ? À Sélestat, les contes, légendes et narrations habitent la ville. Le promeneur déambule au cœur d’un mille-feuille temporel. Ici, le Moyen-âge ou la Renaissance, là, le temps de l’occupation allemande. Les façades ornées de motifs, bas-reliefs, fresques, sculptures animales ou humaines éclairent l’Histoire de Sélestat. 

Les dix artistes de la 25e Biennale d’art contemporain proposent des rêvoirs, comme des « dortoirs » destinés non pas au sommeil mais au rêve. Rabelais, admirateur d’Erasme, en a fait usage dans le Tiers Livre. Les œuvres des artistes dialoguent, se répondent, créent parfois des paysages ou des personnages. Elles s’emparent des caractéristiques de la ville : son bâti, son patrimoine naturel ou immatériel. Chaque installation démontre comment les récits contemporains cherchent à se réinventer. 

À Sélestat, les dessins, photographies, vidéos, œuvres textiles et en volume tracent un itinéraire onirique aux rebondissements multiples. Caustiques ou réalistes, les formes, les couleurs et les images nous invitent à un voyage fantasque. Plusieurs artistes conçoivent des créations in situ pour la Biennale (Garance Alves, Clément Richem, Shivay La Multiple, Camille Beauplan, Hugo Bel). D’autres font référence à la situation transfrontalière de Sélestat (Mathias Tujague, Markus Hansen, Pascal Lièvre). Ailleurs, Halida Boughriet met l’enfance à l’honneur et Estelle Chrétien rend hommage aux jardiniers de la ville. Par les moyens de l’art, les installations abordent les enjeux contemporains qui nous rassemblent et nous traversent : les identités plurielles, la mémoire subjective, les souvenirs, le passage du temps et la transmission.

À l’entrée de la ville, près d’un monument, sur une place ou sur les murs, du haut d’une Tour, au parc des Remparts, au château d’eau et au détour d’une rue, les artistes nous surprennent et nous invitent à découvrir leurs rêvoirs. »

Élise Girardot

Élise Girardot est commissaire d’exposition indépendante et critique d’art. Elle vit à Bordeaux et collabore auprès d’artistes émergents par la production d’expositions, de performances ou de textes. Après des études de Lettres modernes et d’Histoire de l’art, elle intègre en 2011 le Master de recherche en art de la Haute École d’Art et de Design de Genève. Souvent in situ, ses projets d’écriture ou d’exposition sont des prétextes narratifs qui cherchent à révéler les espaces et les lieux où ils s’implantent. elisegirardot.com   

Artistes – Oeuvres

Garance Alves

Échappées

Draps tressés

Création pour la Biennale 2023

Si la tresse était un classique de la coiffure médiévale, les femmes devaient porter des coiffes pour dissimuler leurs cheveux. En libérant une chevelure gigantesque sur la Tour des Sorcières, Garance Alves rend hommage aux femmes confrontées à un destin tragique. Par le changement d’échelle, l’artiste personnifie le bâtiment et nous en propose une nouvelle perception.

Garance Alves est née à Clermont-Ferrand en 1993, où elle vit. Par la photographie, le dessin et l’installation, elle explore le corps humain, son empreinte, sa trace ou son absence.

Camille Beauplan

Le cycle des choses

Tissu imprimé et peinture

Création pour la Biennale 2023

Camille Beauplan représente un enfant qui tente de maintenir un château de sable face à la marée montante. À la fois numérique et picturale, Le cycle des choses est une installation hybride. Comme un motif à répétition, l’enfant et son geste sont démultipliés, créant un étirement de l’action, une sorte de vision kaléidoscopique.

Née à Marmande en 1984, Camille Beauplan vit à Bègles et observe les mutations de la société, en tension entre passé et futur. S’appuyant sur l’onirisme des formes et des couleurs, ses images abordent nos instabilités.

Hugo Bel

Paysage mental

Plâtre naturel, oxyde noir

Création pour la Biennale 2023

Hugo Bel crée des formes énigmatiques, en dialogue avec leur lieu d’implantation. Éphémères et fragiles, ses sculptures semblent hors du temps, en apesanteur. Paysage mental représente un espace délimité par une paroi ondulante aux dégradés de gris. Par une opération technique quasi chimérique, un drapé aléatoire se dessine progressivement le long de la paroi.

Né aux Lilas en 1990, Hugo Bel vit en Normandie. Face à ses sculptures aux formes précaires et constituées de matériaux éphémères, nous sommes invités à découvrir une métamorphose.

Halida Boughriet

Pandore

Photographies sur dibond

Les quatre photographies d’Halida Boughriet sont disséminées à travers le centre-ville. Initiée en 2014, la série Pandore rappelle les compositions sophistiquées des peintures flamandes. Ici, les personnages s’inscrivent dans un décor nébuleux où le « faux semblant » prédomine. Leurs attitudes, regards et gestes transmettent l’espoir d’un changement.

Née à Lens en 1980, Halida Boughriet vit à Choisy-le-Roi. Au carrefour de préoccupations esthétiques, sociales et politiques, l’artiste explore la déconstruction des stéréotypes.

Estelle Chrétien

Croissance

Terres cuites et tronçons de bambou

Création pour la Biennale 2023

Auprès de la Bibliothèque Humaniste, de drôles de bras sortent étrangement du sol. Ils poussent, s’étirent, penchent et semblent s’engluer, pour accueillir au sommet des gants de jardinier. Estelle Chrétien rend hommage aux jardiniers œuvrant dans les espaces verts de Sélestat et partout ailleurs dans les villes.

Née à Bar-le-Duc en 1988, Estelle Chrétien vit à Nancy. Sa démarche se construit au fil des rencontres et des lieux, dans un rapport d’éponge à son environnement. Ses installations créent souvent un décalage qui fait dévier le récit.

Markus Hansen

Empathy flags

Drapeaux

Les Empathy Flags présentent des compositions métissées et reprennent les caractéristiques des drapeaux nationaux pour célébrer le flou de l’identité. Ces nuances multicouches génèrent de nouvelles variations infinies, créant un terrain instable quant à notre identification personnelle.

Né à Heidelberg en 1963, Markus Hansen vit à Londres. En tant qu’enfant allemand, les problématiques d’altérité et d’intégration se sont imposées à lui. L’identité, la construction de soi, la communication entre les générations traversent son œuvre.

Shivay La Multiple

À la source divine, l’Ill

Tissus imprimés et ornés

Création pour la Biennale 2023

Shivay La Multiple fait émerger des récits visuels oscillant entre le rêve et la réalité et crée des lignes de fuite vers des cosmos inédits. Sur la Tour Neuve, l’installation textile est située à quelques pas de la rivière. Les étendards célèbrent le flux de l’Ill : le monde végétal rencontre l’animal ou l’humain.

Shivay La Multiple naît à Besançon en 1993, grandit en Nouvelle-Calédonie/Kanaky et vit à Paris. Par l’usage d’une pluralité de techniques artisanales ou numériques, l’artiste propose des ouvertures vers de nouveaux mondes atemporels.

Pascal Lièvre

Rêver l’obscur

Vidéos

Pascal Lièvre retranscrit par les moyens de l’art des corpus théoriques ou activistes. Pour Sélestat, il enquête sur les scènes féministes allemandes, suisses, autrichiennes et françaises. Dans un aplat de paillettes noires, les noms des femmes disparaissent et réapparaissent.

Né à Lisieux en 1963, Pascal Lièvre vit à Paris. Dans les années 1990, il est d’abord artiviste, puis apparaît sur la scène de l’art contemporain avec une pratique de l’art vidéo et de la performance.

Clément Richem

Strates

Dessins à l’argile, grès cirés

Création pour la Biennale 2023

Clément Richem a arpenté Sélestat à la découverte de son Histoire. De la Mairie au quai de l’Ill, de la commanderie St Jean jusqu’au Parc des Remparts, on observe une dizaine de dessins. Par une composition minutieuse, l’invisible remonte à la surface : les narrations déployées sont reliées à la mémoire des hommes et de la Terre.

Né à Lons-le-Saunier en 1986, Clément Richem vit dans le massif des Vosges et interroge les relations entre humanité, nature et matière. Via la gravure, le dessin, la sculpture ou la vidéo, il tisse une réflexion autour de la construction et de la destruction.

Mathias Tujague

Vents populaires

Installation sonore

Création pour la Biennale 2023

Vents populaires est une installation sonore interactive. En fonction de la direction du vent, les haut-parleurs émettent des chants correspondant à la provenance géographique du vent. Les chants se font oublier, ou ressurgissent parfois des siècles plus tard… Mathias Tujague fait voyager les cultures au gré des vents, sans haltes ni frontières. Né à Dieppe en 1980, Mathias Tujague vit à Bordeaux. Sonores ou muettes, ses sculptures ont pour point de départ des éléments quotidiens que l’artiste reproduit en changeant de matériau et d’échelle.

La parole est aux artistes sur AzurFM


Merci 

A la ville de Sélestat

Aux partenaires :

Aux artistes : Garance Alves, Camille Beauplan, Hugo Bel, Halida Boughriet, Estelle Chrétien, Markus Hansen, Shivay La Multiple, Pascal Lièvre, Clément Richem, Mathias Tujague

Et à Elise Girardot, commissaire d’exposition.

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