Françoise Saur
« Ce sont des images qui se donnent, sans certitude, et notre regard prend à ce moment la forme d’une écoute.
Elles nous rappellent que l’attention est le seul chemin vers l’inexprimable, la seule voie vers un mystère.
Ce sont des images qui s’adressent à ce qu’il y a en nous de conscience et de mémoire sur notre enfance et sur l’image que nous avons de l’enfance.
Dans ces instants fugitifs, mais offerts et venant à nous, si par cette quête à rebours nous tentons de survivre à nous-mêmes, c’est aussi à l’enfance du monde qu’elle nous renvoie ».
Madeleine Millot-Durrenberger, juin 1999
Les photographies de Françoise Saur semblent être tirées d’un album de famille. Elles retranscrivent à travers une écriture poétique les « situations de la vie quotidienne qui offrent toujours des moments magiques, des instants profonds ». « Quand je vis ces moments, dit-elle, j’essaie de les photographier. (…) Les situations qui se présentent sont dues au hasard. Quand on photographie c’est autre chose. C’est percevoir le moment où il y a une image qui reste. Ce n’est plus le hasard. Votre expérience et votre personnalité ressortent ». La photographe met sa sensibilité et son sens de l’image au service de ces instants de bonheur, fugaces par essence. Elle sait les saisir et nous les livrer comme suspendus dans l’espace et le temps, dans un rayon de soleil, elle fixe sur le papier photographique une image qui parle.