Hashemi Tirdad

1991, Téhéran, Iran

Tirdad Hashemi est née en 1991 à Téhéran, en Iran. L’artiste a quitté son pays natal en 2017 afin de pouvoir vivre librement en tant que personne queer. Elle vit et travaille entre Paris et Berlin. Sur papier ou sur toile, souvent dans de petits formats et selon les moyens disponibles, les gens s’agitent, se rassemblent et se déchaînent. Parfois, ils semblent se libérer de toutes les contraintes et conventions, parfois ils s’asphyxient avec nos règles de bienséance, pour finalement vomir sur nos sociétés bien intentionnées. Dans les espaces ténus qu’elle crée, comme à l’intérieur d’une chambre, naissent des désirs inavouables, qui débordent et se mêlent. Une communauté d’individus sans frontières et issus de multiples cultures. Les scènes dépeintes deviennent le territoire de ceux qui vivent en marge, ainsi que le théâtre de leurs luttes contre l’intolérance. Et là, ils partagent des insomnies durables, des angoisses lourdes et des combats communs, revendiquant leur droit à l’existence, du moins sur le papier. Les perspectives formelles, vacillantes et complexes font écho à l’intensité des moments vécus mais surtout à la fragilité de ces mêmes instants, presque irréels. Que ce soit à Paris, Berlin, Istanbul ou Téhéran, ces personnages sont déterminés à s’affranchir des vérités sociétales, familiales ou religieuses imposées. Leur identité se construit au gré des rencontres et des interdits. L’instabilité crée leur langage, leur énergie, celle d’une génération faite de contradictions et de schizophrénie où les rêves et parfois les cauchemars racontent d’autres histoires et transforment la violence en tendresse. Selon ses propres termes, l’artiste n’est peut-être pas « une activiste qui habite dans la rue, mais une activiste avec le style de vie qu’elle a choisi ». Tirdad Hashemi ne se sentira jamais libérée de son pays d’origine, l’Iran, et d’une certaine manière, elle restera une étrangère où qu’elle aille. L’art est sa seule nécessité, son véritable foyer; le seul endroit où elle peut s’exprimer pleinement, le seul endroit où elle peut être à la fois elle-même et les autres, parce que dans cet espace, tout est encore possible.