Lois Weinberger
1947 › Stams(AT) † 2020 › Vienne(AT)
Le travail pionnier de Lois Weinberger aura grandement contribué à la récente discussion sur l’art et la nature amorcée dans les années 90. Il fait converger dans ses créations des connaissances scientifiques, botaniques, des réflexions écologiques, des considérations sociologiques et son engagement politique. Dans un milieu rural, il crée dès les années 1970 des œuvres en utilisant les déchets de la civilisation. Par la suite, il s’intéresse à la végétation spontanée qui se développe sans aucune intervention de l’homme. « Le traitement que la société réserve aux plantes est une image-miroir d’elle-même. » (1) Sans se soucier des conventions, sa pratique artistique est marquée par un intérêt pour notre rapport au territoire. Ses interventions emplies de poésie et de sensibilité interrogent les relations de la vie végétale, animale et humaine. « Je ne pratique pas l’art comme moyen de protéger les espèces, affirme l’artiste, mais mes pratiques ont un effet en ce sens. Je veux un changement de paradigme : ne plus intervenir, mais laisser advenir. » (2)
(1) Bergit Arrends Jessica Ullrich, Lois Weinberger: « Lois Weinberger : Green Man » (entretien), ANTENNAE – The Journal of Nature in Visual Culture, N° 18, 2011, Londres, p.37
(2) Lois Weinberger, entretien avec Sylvie Zavatta, Le livret, FRAC Franche-Comté, p.22
Issu d’une famille d’agriculteur·rices, Lois Weinberger a intégré son expérience de l’agriculture à ses créations artistiques. Sculpture, installation, dessin, peinture, sont autant de techniques qu’il a développé avec poésie pour interroger les relations de la vie végétale, animale et humaine. Ses réflexions sur la nature, la société et l’art invitent les spectateur·rices à interagir plus attentivement avec le monde. L’artiste y revendique l’idée de ne plus intervenir, mais de laisser advenir.
Cassandre Ver Eecke