Vanessa Gandar
Le déplacement et la rencontre guident la recherche au très long cours de Vanessa Gandar. L’artiste a grandi à Metz, y a fait des études à l’école des Beaux-arts et, après divers séjours, a choisi d’y revenir pour y vivre et travailler. Alors qu’elle étudie l’art et qu’elle se cherche en tant qu’artiste, la nécessité du voyage se fait urgente. Vanessa Gandar désire aller à la rencontre d’autres cultures, d’autres territoires, d’autres réalités. Elle commence à se déplacer et à prendre quelques photographies à la fin de sa formation. Elle vit deux ans à Berlin et part en Islande, plusieurs fois, en Nouvelle Zélande, en Australie et au Canada.
Vanessa Gandar prend la route dans son van et prend les sentiers à pied pour capter des moments singuliers. Elle est à la recherche d’une forme d’équilibre, d’un moment suspendu entre un état et une transformation de ce dernier. Elle travaille le plus souvent à l’argentique dans des conditions climatiques extrêmes. Ceci explique en partie la rareté de ses images. Vanessa Gandar rend compte de lumières, de signes : des traces, des lignes sur les sols, à la surface des roches, dans la glace. Fascinée par les formes, la graphie des paysages, la géologie, la cartographie (scientifique et mentale) elle est guidée par le besoin de documenter d’autres langages (plus qu’humains), d’autres temporalités pour fabriquer un espace où la narration spéculative devient possible. Au-delà de la dimension contemplative, chaque image peut être envisagée comme l’amorce d’un récit.
Julie Crenn